
En attendant la proclamation officielle des résultats du concours pour le recrutement d’agents paramédicaux en tant que fonctionnaires, leur niveau de formation a été fortement critiqué par les membres du jury.
L’objectif de recruter 500 infirmiers et sages-femmes comme fonctionnaires ne sera pas atteint face au niveau de formation catastrophique des candidats à l’issue du concours organisé par le ministère de la Santé, la faculté de Médecine et le Bianco au mois de décembre 2015. «L’effectif n’a pas été atteint, sur les 1.399 candidats autorisés à participer au concours pour le recrutement de 561 infirmiers et 838 sages-femmes, seules quatre candidates sages-femmes ont obtenu une note supérieure ou égale à 12/20 lors de ce concours», a expliqué un des membres du jury. Aucun candidat infirmier n’a été admis et la plupart des notes attribuées aux candidats varient entre 02 et 06/20, selon toujours nos sources.
Pour dire que la qualité des formations dispensées dans les écoles et instituts privés de formation d’agents paramédicaux comporte des lacunes. Alors que les candidats issus d’une quarantaine d’établissements supérieurs privés d’études paramédicales, autorisés à passer le test de recrutement ont suivi trois années de formation sanctionnée par un diplôme de Licence professionnelle. Ces instituts et écoles, qui ne cessent de pulluler aux quatre coins de l’île, déclarent avoir obtenu une habilitation du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique et que le diplôme délivré est reconnu par l’Etat. La santé et des vies humaines sont en jeu.
Occasion ratée
Le ministère de la Santé a organisé ce concours afin d’offrir une opportunité aux infirmiers et sages-femmes d’embrasser une carrière plus professionnelle et surtout d’intégrer le monde du fonctionnariat. Il s’agissait d’une grande première pour renforcer l’équipe des agents paramédicaux à Madagascar vu l’insuffisance de l’effectif dans les centres de santé, en ambitionnant de recruter 20 paramédicaux par région qui seraient affectés selon leur choix. Mais en vain.
Pour le moment, aucune décision n’a encore été prise par les organisateurs du concours. Soit le concours sera à refaire pour offrir une seconde chance aux candidats, soit les membres du jury vont délibérer sur les notes pour ceux qui seront admis à la mise en application professionnelle. En optant pour ce dernier choix, l’effectif des nouvelles recrues sera réduit car le recrutement a prévu une vingtaine par région. Toutefois, il est important de souligner que les mauvais résultats de ce test de recrutement risquent de ternir l’image des écoles et instituts privés de formation de paramédicaux. Leur ouverture et la formation offerte doivent répondre aux exigences de l’adéquation formation-emploi, c’est-à-dire que les sortants sont censés être aptes, compétents, qualifiants et professionnels pour faire face au monde du travail surtout quand il s’agit de la vie humaine.
Noro Niaina