
Beaucoup reste à faire pour la Grande île en matière de lutte contre la violence à l’égard des femmes. Bien que ce soit un fléau qui persiste sur tout le territoire national et n’épargne aucun milieu social, nombre de victimes n’osent pas encore dénoncer les actes de violence, le plus souvent infligés par leur partenaire.
Entre peur et honte. La majorité des femmes ayant survécu à la violence refusent d’en parler, ni à leurs proches ni aux autorités compétentes. C’est le cas de Mireille (nom d’emprunt), une mère de trois enfants habitant à Alasora qui a subi différentes formes de violence, physique, morale, mais aussi économique, depuis au moins six ans. Elle a décidé de garder le silence jusqu’à maintenant, par crainte d’un acte de vengeance de son mari, mais surtout par honte, honte de sa famille et de ses voisins. Ainsi elle n’a pas eu le courage de partager son calvaire à qui que ce soit, même à ses frères et sœurs. « Ce n’est nullement un cas isolé car nombreuses autres femmes se heurtent à une telle situation », a souligné la présidente de l’association Caravane des femmes pour la paix (CFPM), Yvette Rabemila. Certaines marchandes de rues d’Analakely ont déclaré qu’elles sont maltraitées par leur mari, mais soulignent qu’elles ne veulent en parler à personne, encore moins aux journalistes.
Le Fnuap renouvelle son engagement
Face à une telle situation qui concerne des millions de femmes, aussi bien à Madagascar que dans d’autres pays, le Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap), par le biais de son directeur exécutif, Dr. Babatunde Osotimehin appelle tous les pays, et tout un chacun à s’engager dans la lutte contre la violence faite aux femmes. Ce haut responsable souligne dans un communiqué que « Mettre fin à la violence à l’égard des femmes doit être une priorité pour tout être humain. Pour que les nouveaux Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies aient un impact authentique et positif, il faut prendre des mesures afin de briser le cycle de violence à l’égard des femmes, qui dénie à des millions de femmes et de filles leurs droits fondamentaux et leurs capacités à contribuer au progrès économique et social de leur nation ».
A l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le Fnuap renouvelle son engagement de protéger la santé et les droits des femmes et des filles. Agissant de concert avec l’ONU et d’autres partenaires, le Fnuap a élaboré des normes mondiales concernant les services essentiels destinés aux femmes et aux filles exposées à la violence, ainsi que des directives techniques détaillées pour aider les pays à les appliquer.
Notons que le Fnuap travaille à la prévention de la violence basée sur le genre, et à la réponse y afférente dans 135 pays, dont 43 sont affectés par des crises qui exacerbent la vulnérabilité des femmes et des filles comme Madagascar.
Fahranarison
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