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Vivre sans CIN : une mère de famille témoigne

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Mère de trois enfants, dont deux scolarisés, Holymalala Mbinintsoa fait partie des familles nécessiteuses. A trente ans, elle n’a pas encore sa carte d’identité nationale (CIN). Interview.

* Les Nouvelles : Pourquoi n’avez-vous pas encore votre carte d’identité nationale ?

– Holymalala Mbinintsoa : Nos parents étaient séparés. Nous avions habité avec notre mère à Sandradahy, de la province de Fianarantsoa. Elle était morte quand j’avais encore 14 ans. De ce fait, notre père nous avait emmenés pour vivre avec lui, ici dans la capitale, dans ce quartier dit « La Réunion kely ». Depuis cet instant-là, l’obtention d’un acte naissance était déjà un problème pour moi, lorsque j’avais voulu continuer mes études. Comme mes parents n’étaient pas mariés  civilement, nous n’avons pas de livret de famille. C’est pourquoi je n’ai pas de CIN.

* Mais on peut avoir son acte de naissance en faisant la demande auprès de la commune d’origine et l’envoyer ensuite par poste…

– Je ne savais pas cela. Ce qu’on m’a dit est qu’un acte de naissance, nécessaire pour avoir sa CIN, ne peut s’obtenir auprès de la commune que par le concerné lui-même ou du moins, par un proche. Or, le seul membre de la famille qui se souciait encore de nous à Sandradahy, notre grand-mère, était décédée quelque temps après notre départ. Comme nous n’avons pas réuni assez d’argent jusqu’ici pour nous déplacer vers cette commune, je me suis fait une raison avec cette situation.

* Ne pas avoir une carte d’identité nationale, cela ne vous a-t-il pas créé des problèmes, une fois majeure ?

– Si, notamment durant les échauffourées qui s’étaient déroulées après la crise de 2009, année où j’ai eu mon premier enfant. Les contrôles d’identités étaient fréquents à ce moment-là. Mais les forces de l’ordre ne s’étaient pas montrées trop exigeantes, une fois que nous ayons déclaré être des habitants de « La Réunion kely ». Cependant, ce qui m’a surtout marquée, c’est lorsqu’une copine, qui est lessiveuse, a voulu me faire entrer dans une famille à Ampefiloha pour exercer le même métier qu’elle. Un travail que j’ai dû abandonner car la possession d’une CIN était exigée. Il en est de même pour mon mari, dans la même situation que moi, quand une entreprise a recruté des ouvriers, même sans spécialisation. Depuis, nos activités se limitent à cette vente de produits des bacs à ordures.

* Etant sans CIN, comment vos deux enfants ont-ils pu aller à l’école ?

-Grâce à l’intervention d’une association de bienfaisance, accompagnée de magistrats du tribunal d’Anosy, qui a lancé une opération « Copie de naissance ». Et c’est toujours cette association qui se charge des scolarités de mes deux enfants actuellement. Malheureusement, l’opération ne s’est limitée qu’aux enfants.

Propos recueillis par Sera R

 


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