
Le braconnage de tortues « Angonoky » dans le parc national Baie de Baly prend une certaine ampleur malgré les efforts déployés par Madagascar national parks (MNP) et ses partenaires. Pour endiguer ce trafic qui menace dangereusement la survie de cette espèce, MNP renforce les mesures de surveillance.
Depuis le mois de décembre 2015, les agents et les Comités locaux du parc (CLP) qui effectuent les patrouilles de surveillance ont constaté une recrudescence sans précédent des intrusions illicites dans le parc national Baie de Baly, habitat naturel de l’espèce de tortue «Angonoky» situé à Soalala. Les images prises et enregistrées par les caméras cachées installées à l’intérieur du parc ne font que confirmer cette situation.
Pour faire face à cette situation, MNP a revu la collaboration avec la communauté locale en renforçant les capacités des 270 villageois membres de CLP, dont 24 gardiens dans les 7 sites habitats de l’«Angonoky» pour les aider à organiser de patrouilles quotidiennes. Par ailleurs, pour optimiser les mesures de surveillance, MNP a mis en place un système d’alerte en cas de collecte ou de trafic. Face à la propagation d’informations sur des ventes d’«Angonoky», des descentes mixtes (gendarmerie et MNP) dans le village d’Ankoro ont été organisées au mois de janvier dernier. Jusqu’à maintenant, les patrouilles sont renforcées avec la mobilisation des agents de parc, des CLP, ainsi que des éléments de la gendarmerie et ceux de la police nationale.
Mesures strictes à tous les niveaux
Si les feux de brousse constituaient auparavant la principale menace sur la survie de cette espèce, le braconnage qui n’a cessé de s’amplifier depuis la crise politique de 2002 risque de causer son extinction, à défaut d’une prise de mesures strictes à tous les niveaux pour le maîtriser. En fait, la vulnérabilité de cette espèce de tortue repose sur son taux de vulnérabilité juvénile élevé et d’une croissance lente, exigeant une période d’une vingtaine d’années pour parvenir à sa maturité sexuelle. Face à l’ampleur de la situation, MNP et ses partenaires n’ont cessé depuis 2002 de mener des actions de prévention et de surveillance pour limiter ce trafic, mais ceci se poursuit de plus belle.
La première action menée, en 2002, dans ce cadre concerne la délimitation de la zone de protection du parc, conjuguée avec la sensibilisation des services publics et des communautés locales. Entre autres, MNP et se partenaires ont pris en charge des brigades mixtes avec la gendarmerie et la police nationales pour renforcer la surveillance du parc. Quoique ces interventions aient conduit à l’arrestation de certains des braconniers, le trafic est loin de prendre fin à l’heure actuelle. Une fois que les patrouilleurs quittent les lieux, les braconniers reviennent.
Fahranarison